POST
L’exposition POST, tel que présenté au HANGAR 7826 à Montréal en 2022, regroupe trois nouveaux corpus d’œuvres photographiques construits selon une logique de détérioration. Elle invite à une méditation quantophrénique sur les transformations profondes qui affectent les dynamiques du monde. Incarnant une rencontre entre la photographie et la statistique,les corpus Herbier, Thermos et Ligne revisitent symboliquement les traditions du paysage et de la nature morte à une époque où les changements climatiques, la menace nucléaire, les pandémies et la perspective d’un bouleversement économique ravivent une anxiété envers la notion de futur ainsi que l’éternelle contemplation de la « fin ».
Cet exercice s’est traduit par la provocation de liens entre la finalité visuelle de l’œuvre et son processusde production. Pour ce faire, j’ai activé la dégradation volontaire des images photographiques au rythme de diverses statistiques, dont le mandat est d’illustrer l’évolution récente de certaines situations problématiques contemporaines (réchauffement climatique, indices économiques, évolution de la COVID-19, entre autres). Il en résulte des œuvres fragilisées, imparfaites, mais résilientes, portant à la fois les marques des désastres à anticiper et les indices d’une esthétique numérique dépouillée de vanité technologique.